Concept de la montagne solaire

Publié le par Loussaille

Dans Les cahiers de l'ingénierie de projet n°71 de juillet/août 2006, j'ai relevé un article qui a attiré toute mon attention... Ce numéro servait de tribune aux projets présentés au Grand prix national de l'ingénierie. Parmi les projets en compétition dans la catégorie environnement on trouve une idée de montagne solaire produisant de l'énergie propre.

Voici le contenu de l'article :

"La montagne comme source d'énergie

Produire l'énergie de demain
Le projet ELIOTH est un système de production d'énergie renouvelable, inventé par Raphaël Ménard et porté par le groupe OTH. Les montagnes solaires sont un principe révolutionnaire de centrale solaire, qui a fait l'objet d'un dépôt de brevet international en 2005. Ce projet est l'occasion, pour la société d'ingénierie OTH, de rappeler le rôle, la place et la responsabilité de l'ingénieur pour le futur de notre planète.
Les montagnes solaires sont des centrales électriques dont la puissance peut atteindre 500 MW - soit la puissance d'une centrale nucléaire - pour un coût de construction pouvant être inférieur à 1 euro par watt installé !
Le projet tire son origine du concept de cheminée solaire ; ce type de centrale, au départ, a été imaginé par Günther, en 1931. La société SBP a construit en 1982 une centrale prototype en Andalousie, qui comportait une cheminée de 200 mètres de haut. Un projet actuellement à l'étude prévoit une centrale de 200 MW en Australie ; celle-ci devrait être réalisée en 2009 et disposerait d'un tirage thermique accru grâce à une cheminée de 1000 mètres de haut.
Les cheminées solaires sont un principe issu de la fin des années 80. Ce système de production d'énergie utilise la récupération de l'énergie solaire par tirage thermique généré par :
- l'échauffement de l'air au niveau du sol avec effet de serre ;
- cet air moins dense que l'air extérieur génère un gradient de pression dans la cheminée ;
- le gradient crée un vent artificiel ;
- des turbines situées en partie basse de la tour transforment ce courant d'air en électricité.

Une idée révolutionnaire : la montagne comme source d'énergie
La limite des cheminées solaires, c'est leur intégration dans le paysage naturel. D'où l'idée de montagne solaire : la surface du globe nous fournit des appuis naturels grâce au relief, et en particulier grâce aux montagnes. Dès lors, monter à 200, 1000 ou 3000 mètres ne représente plus un exploit technique majeur, dans la mesure où le conduit de la cheminée épouse le relief et prend appui régulièrement sur le sol. On pourrait même imaginer dépasser les 4000 mètres si l'on prenait appui sur les contreforts de l'Himalaya !
La montagne solaire, c'est également un principe constructif révolutionnaire autorisant une mise en oeuvre ultra-rapide et sans répercussion sur l'environnement. Ce système de production d'énergie pourrait être en même temps un instrument de valorisation du territoire : pourquoi ne pas imaginer par exemple des cultures maraîchères sous la serre centrale ?
L'innovation des montagnes solaires, c'est aussi sa modestie... car le jour où l'humanité disposera d'une source d'énergie efficace et propre, les montagnes solaires seront démontées très facilement, ne génèreront pas de cicatrices sur le paysage grâce à leur mode constructif et se recycleront très facilement."

L'article est accompagné de l'illustration suivante :

On y voit la zone bâchée couvrant 200 hectares et la cheminée montant sur les flancs de la montagne et la base de laquelle sont situées les turbines. Désolée pour le netteté. Comme vous l'aurez deviné, je ne suis pas un foudre de guerre en matière de technique informatique !!!

Ce que j'en dit :
Ce projet me paraît prometteur mais il y a quand-même des questions que je me pose sur l'aspect écologique d'une telle entreprise.
- La fabrication d'une bâche couvrant une telle superficie et résistant aux intempéries de la haute montagne peut-elle être fabriquée sans puiser dans les réserves de matières premières non renouvelables (pétrole) et sans rejet massif de gaz à effet de serre et autres polluants ?
- Le rejet en haute altitude d'air chaud a-t-il un impact sur la température des glaciers et de l'atmosphère (auquel cas, le remède serait pire que le mal) ?
- Le préjudice esthétique, surtout pour un versant ensoleillé, et l'importante surface couverte peut rendre le projet désagréable aux populations locales. Une étude pilote sur le terrain a-t-elle été menée et, le cas échéant, comment ont réagi les riverains ?
- Est-il plutôt envisagé de construire de petites unités locales ou une grosse usine de même puissance qu'un réacteur nucléaire ? Si la deuxième solution est prioritaire, les problèmes de stockage et d'acheminement de l'énergie (et de la pollution engendrée par ces activités) se posent, comme dans le cas de toutes les grosses structures.

Un autre article a été publié sur internet, il est visible à l'adresse suivante :
http://www.amicale-oplf.info/index.php?option=com_content&task=view&id=18&Itemid=27

Mise à jour du 22/09/2006 :
Raffa a reporté l'existence d'un autre article intéressant sur le sujet dans ses actus n°21 parues aujourd'hui même :
http://www.actu-environnement.com/ae/news/1916.php4
Si vous voulez vous abonner aux actus de Raffa, cliquez ici : http://raffa.over-blog.com/

Publié dans Soigner la planète

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